Dépôts atmosphériques azotés dans les Pyrénées et leurs effets sur la biodiversité et le fonctionnement des prairies subalpines

Les dépôts atmosphériques azotés d'origine anthropique augmentent depuis ces dernières décennies en France (en montagne notamment). Ils sont l'une des trois principales causes de diminution de la biodiversité. Les plantes des prairies subalpines montrent des capacités particulières à prélever l'azote atmosphérique et à conserver cet azote exogène dans leurs tissus. Dans le cas de certaines espèces végétales, observées dans les Nardaies dans les Pyrénées, la biomasse (principalement en partie aérienne) et le taux de recouvrement vont augmenter ce qui conduit pour ces espèces à des effets positifs des dépôts atmosphériques alors que des effets négatifs vont apparaître pour d'autres espèces. Il est ainsi constaté dans les pelouses subalpines pyrénéennes une érosion de la biodiversité. L'étude ANEMONE donne une meilleure estimation des niveaux de dépôts atmosphériques azotés dans les Pyrénées et permet de calculer une charge critique en azote pour les pelouses subalpines. Cette étude renseigne surtout sur les processus écologiques permettant aux pelouses subalpines de prélever et conserver des quantités importantes d'azote exogène sans subir les effets significatifs des phénomènes d'acidification et d'eutrophisation. Le pâturage dans les Pyrénées (toujours pratiqué dans les Nardaies) rendrait un service écologique important en limitant les effets de la pollution atmosphérique car la biomasse qui est en augmentation, due aux apports azotés, est exportée avec la consommation des animaux.