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Effets cardiovasculaires de polluants atmosphériques d'origine automobile :

Etude par inhalation chez le rat de l'effet du NO2 seul et en mélange dans des gaz d'échappement de moteur Diesel

Neuf

La pollution de l'air liée au trafic automobile constitue un problème de santé majeure et est reconnue comme un facteur de risque important pour les maladies cardiovasculaires. La contribution de la phase particulaire des émissions de moteur Diesel dans ces effets sanitaires a été bien établie. Cependant, les études portant[…]

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Fiche technique

Auteurs KAROUI Ahmed, UNIVERSITE ROUEN, ADEME, CONSEIL REGIONAL HAUTE-NORMANDIE
Public(s) Secteur de la recherche
Thématique Air et bruit
Collection Expertises
Date d'édition 2018/04
Nb. de pages 239 P
Format Site internet
Langue FR
Périmètre de publication National

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La pollution de l'air liée au trafic automobile constitue un problème de santé majeure et est reconnue comme un facteur de risque important pour les maladies cardiovasculaires. La contribution de la phase particulaire des émissions de moteur Diesel dans ces effets sanitaires a été bien établie. Cependant, les études portant sur la phase gazeuse sont peu nombreuses alors que l'évolution des systèmes de dépollution permettant un abattement des particules Diesel, ont conduit à un accroissement des polluants de la phase gazeuse tels que le Dioxyde d'azote (NO2),un polluant majeur et toxique. Par conséquent, l'objectif général de ce travail a été d'évaluer la part imputable de la phase gazeuse, et plus spécifiquement du NO2, dans les effets cardiovasculaires induits par des émissions Diesel représentatives du parc automobile actuel. Dans un premier temps, une étude comparative a été réalisée chez le rat Wistar exposé par inhalation au NO2 seul ou à des émissions Diesel, produisant du NO2, et prélevées en amont et en aval d'un filtre à particules(Fap). Afin de comprendre les mécanismes d'action mis en jeu, la fonction mitochondriale et le stress oxydant ont été évalués, parallèlement aux mesures de fonction cardiaque après une exposition unique (une seule exposition de 3h) et après une exposition répétée (3h/jour, 5jr/semaine pendant 3 semaines). Dans un deuxième temps, une étude portant plus spécifiquement sur les effets du NO2sur la fonction vasculaire et ses conséquences éventuelles dans un modèle d'hypertension artérielle a été réalisée en utilisant deux modèles expérimentaux : un modèle physiologique (rat Wistar) et un modèle d'hypertension artérielle (rat SHR). L'évaluation de la fonction vasculaire a été réalisée par une approche ex vivo à partir d'artères coronaires isolées après des expositions uniques et répétées chez le rat Wistar et uniquement après une exposition unique chez le rat SHR. Pour ce dernier, des expositions répétées ont également été réalisées pour explorer la fonction mitochondriale. Nos résultats montrent que l'exposition unique aux émissions, en amont et en aval du Fap induisent une légère altération de la fonction cardiaque, qui est cependant plus importante lors des expositions à 5 ppm de NO2 mais réversible. Après trois semaines d'expositions répétées, la dysfonction cardiaque persiste puisque le lendemain de la dernière exposition, les diamètres ventriculaires restent élevés, que ce soit après les expositions aux émissions Diesel, amont et aval, et au NO2. La dysfonction cardiaque est accompagnée d'une altération de la vasorelaxation des artères exposées au NO2. En parallèle à ces altérations, nous avons observé une dysfonction mitochondriale, plus particulièrement lors des expositions au NO2 indépendamment d'un stress oxydant myocardique ou systémique. L'exposition au NO2 aggrave la dysfonction mitochondriale préexistante au cours de l'hypertension artérielle, ce qui suggère l'aggravation de la fonction cardiovasculaire. L'ensemble de ces résultats démontre l'effet de la phase gazeuse, notamment du NO2 sur la fonction mitochondriale dans les deux modèles expérimentaux témoignant de l'importance de la prise en considération de l'action de la phase gazeuse dans les systèmes de dépollution à venir.