Impact environnemental des usages du numérique en Grand Est
Rapport final
Neuf
L'ADEME et l'Arcep ont publié en 2022 et 2023 les différents éléments constitutifs d'une étude sur les impacts environnementaux du numérique en France, composée d'un volet « état des lieux » et d'un volet « prospective » aux horizons temporels 2030 et 2050. La loi visant à Réduire l'Empreinte Environnementale[…]
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Auteurs | ICARE&CONSULT - HUBBLO |
Public(s) | Tout Public |
Thématique | Consommer autrement |
Changement climatique | |
Collection | Expertises |
Date d'édition | 2023/09 |
Nb. de pages | 158 P |
Format | pdf/A4 |
Langue | FR |
Périmètre de publication | Régional |
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L'ADEME et l'Arcep ont publié en 2022 et 2023 les différents éléments constitutifs d'une étude sur les impacts environnementaux du numérique en France, composée d'un volet « état des lieux » et d'un volet « prospective » aux horizons temporels 2030 et 2050. La loi visant à Réduire l'Empreinte Environnementale du Numérique (dite loi REEN) a été officiellement promulguée le 15 novembre 2021. Cette loi propose une série de mesures pour favoriser un numérique sobre, responsable et environnementalement vertueux en France, notamment à l'échelle territoriale.
Dans la continuité de l'étude ADEME/Arcep portant sur l'échelle nationale et afin de lancer une démarche régionale sur le sujet du numérique responsable, la Direction Régionale Grand Est de l'ADEME a souhaité évaluer les impacts environnementaux du numérique à l'échelle de la région. En particulier, un état des lieux des impacts environnementaux a été réalisé, portant sur l'année 2020, décliné dans une vision prospective à horizon 2030. Par ailleurs, les effets environnementaux indirects, positifs comme négatifs, de la numérisation ont été évalués pour trois cas d'usage : l'enseignement à distance, des maisons connectées et des fermes connectées (ce dernier n'ayant été évalué que qualitativement). Pour ces trois grandes composantes de l'étude, la méthodologie utilisée est celle de l'Analyse de Cycle de Vie (ACV) multicritères.
L'état des lieux, réalisé sur l'année 2020, présente la spécificité de calculer les impacts environnementaux selon une approche dite « consommation », en plus de l'approche dite « production », correspondant à celle utilisée dans l'étude nationale ADEME-Arcep. La principale distinction entre ces deux approches se trouve au niveau du périmètre de prise en compte des datacenters : l'approche « production » se cantonne aux datacenters présents sur le territoire de la région Grand Est, l'approche « consommation » inclut les datacenters situés en dehors du territoire mais desservant des usages ayant lieux sur le territoire régionale. Par ailleurs, l'inventaire effectué souligne la faible disponibilité à ce jour des données relatives aux biens et usages numériques à l'échelle locale.
En 2020, les émissions de GES associées aux usages du numérique en région Grand Est s'élèvent à 2,2 millions de tCO2e, soit environ 400 kgCO2e par habitant. Les équipements utilisateurs et assimilés représentent la majorité des impacts pour tous les indicateurs étudiés (de 50% à 87% du total), devant les data centers (de 10% à 46%, en fonction des indicateurs). La contribution du réseau varie entre 1% et 11%, en fonction des indicateurs).
La prospective à horizon 2030 montre que les impacts (sur tous les indicateurs étudiés) augmentent dans le scénario tendanciel (+31% d'émissions de GES, +32% de consommation d'énergie primaire notamment). Le scénario « technologies vertes », qui met l'accent sur le progrès technique dans le contexte d'une dynamique soutenue d'augmentation des usages, permet de contenir la hausse des impacts (+18% d'émissions de GES, -8% de consommation de ressources minérales et métalliques). Seul le scénario « sobriété numérique », qui combine l'activation des leviers techniques à une maitrise de la croissance des usages, permet de réduire significativement les impacts sur tous les indicateurs étudiés : -14% d'émissions de GES, -24% de production de déchets, -32% de consommation de ressources minérales et métalliques.
L'étude des impacts environnementaux nets, c'est-à-dire prenant en compte les conséquences sur les autres secteurs de la société, des trois cas d'usages du numérique souligne que les gains potentiels en matière d'émissions de GES (contribution à la décarbonation de la société) dépendent très fortement du contexte et sont difficiles à généraliser. Concernant le cas d'étude enseignement à distance, si les gains peuvent être significatifs à l'échelle individuelle, ils ne le sont à l'échelle collective que si le modèle à distance est largement déployé. Concernant le cas maisons connectées, les gains potentiels sont extrêmement sensibles aux évolutions des comportements individuels, et notamment de l'effet rebond. Les gains ne sont possibles qu'en l'absence d'effet rebond.